Youcef Chahine. Le réalisateur egyptien lutte contre la mort : « C’est l’Algérie qui a relancé ma carrière… »
« Un des moyens d’extirper la frustration est sans doute la dérision. »
Y. Chahine
![Youcef Chahine. Le réalisateur egyptien lutte contre la mort : « C’est l’Algérie qui a relancé ma carrière… » Arton915](https://i.servimg.com/u/f45/11/35/98/48/arton915.jpg)
Ambassadeur itinérant du cinéma égyptien et arabe, dont il est l’auteur le plus prolifique, Chahine se trouve depuis lundi dernier dans le coma après une hémorragie cérébrale qui a nécessité son transfert en France. Agé de 82 ans, Chahine avait sorti son premier film Papa Amin en 1950, suivi d’une succession de longs métrages dont les plus notoires sont Ciel d’enfer (1954), Gare centrale (1958) et Le Moineau coproduit avec l’Algérie en 1972.
Le geste de l’Algérie« C’es Ahmed Rachedi qui m’a tendu la main dans les moments difficiles. Au moment où j’étais rejeté dans mon pays, l’Algérie m’a recueilli et a relancé ma carrière. Je lui suis profondément reconnaissant, car j’ai sauvé ma carrière face à la bureaucratie de mon pays. » Chahine est un familier de l’Algérie qu’il visite régulièrement. Il y a beaucoup d’amis. « C’est l’un des piliers de la cinémathèque », assure le réalisateur Amar Laskri. Récemment, l’Alexandrin s’est dit peiné par la situation du 7e art en Algérie qui est parti à vau-l’eau, encore plus par le rôle insignifiant joué par la cinémathèque algérienne, depuis ces dernières années. Il est vrai, admet-il, que la télévision est une concurrente redoutable pour le septième art, mais le public connaisseur sait aussi apprécier les bons films en continuant à fréquenter les salles. Chahine, qui est chez lui en Algérie, ressent toujours un bonheur très spécial lorsqu’il foule cette terre. « J’y viens tellement souvent que c’était inévitable d’en tomber amoureux », aime à dire cet artiste bouillonnant de mère greco-romaine et de père levantin. « J’adore l’Algérie avec son caractère merveilleux, nerveux, violent et tout ce que vous voulez. Seulement, quand on aime, on ne compte pas. C’est difficile de chercher à savoir pourquoi. Quand je termine un film, la première copie est toujours destinée à l’Algérie. » Alexandrie-New York, film autobiographique est le seul long métrage au cours duquel Chahine a pleuré, car il est retourné à une période de sa vie en Amérique où il avait été très heureux. « J’adorais l’Amérique et mes copains américains. Mais j’ai vite déchanté, le dialogue arabo-américain n’aura jamais lieu. Si vous croyez encore au rêve américain c’est un leurre. Cela ne marchera jamais. »
« Un des moyens d’extirper la frustration est sans doute la dérision. »
Y. Chahine
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Ambassadeur itinérant du cinéma égyptien et arabe, dont il est l’auteur le plus prolifique, Chahine se trouve depuis lundi dernier dans le coma après une hémorragie cérébrale qui a nécessité son transfert en France. Agé de 82 ans, Chahine avait sorti son premier film Papa Amin en 1950, suivi d’une succession de longs métrages dont les plus notoires sont Ciel d’enfer (1954), Gare centrale (1958) et Le Moineau coproduit avec l’Algérie en 1972.
Le geste de l’Algérie« C’es Ahmed Rachedi qui m’a tendu la main dans les moments difficiles. Au moment où j’étais rejeté dans mon pays, l’Algérie m’a recueilli et a relancé ma carrière. Je lui suis profondément reconnaissant, car j’ai sauvé ma carrière face à la bureaucratie de mon pays. » Chahine est un familier de l’Algérie qu’il visite régulièrement. Il y a beaucoup d’amis. « C’est l’un des piliers de la cinémathèque », assure le réalisateur Amar Laskri. Récemment, l’Alexandrin s’est dit peiné par la situation du 7e art en Algérie qui est parti à vau-l’eau, encore plus par le rôle insignifiant joué par la cinémathèque algérienne, depuis ces dernières années. Il est vrai, admet-il, que la télévision est une concurrente redoutable pour le septième art, mais le public connaisseur sait aussi apprécier les bons films en continuant à fréquenter les salles. Chahine, qui est chez lui en Algérie, ressent toujours un bonheur très spécial lorsqu’il foule cette terre. « J’y viens tellement souvent que c’était inévitable d’en tomber amoureux », aime à dire cet artiste bouillonnant de mère greco-romaine et de père levantin. « J’adore l’Algérie avec son caractère merveilleux, nerveux, violent et tout ce que vous voulez. Seulement, quand on aime, on ne compte pas. C’est difficile de chercher à savoir pourquoi. Quand je termine un film, la première copie est toujours destinée à l’Algérie. » Alexandrie-New York, film autobiographique est le seul long métrage au cours duquel Chahine a pleuré, car il est retourné à une période de sa vie en Amérique où il avait été très heureux. « J’adorais l’Amérique et mes copains américains. Mais j’ai vite déchanté, le dialogue arabo-américain n’aura jamais lieu. Si vous croyez encore au rêve américain c’est un leurre. Cela ne marchera jamais. »